Here we go...

Pilote d'avatar

Logan se laissait manipuler par le binôme scientifique qui avait été assigné aux vérifications du bon fonctionnement de son avatar. Il les regardait s'affairer autour de lui sans broncher, bien conscient que si ces opérations étaient longues, protester ne ferait que rendre les choses plus difficiles. Il laisser son regard las se déposer sur chaque élément de la pièce, puis sur son reflet dans la vitre. Il est étonnant de voir une autre personne (ou créature serait peut-être le terme le plus adéquat) là où l'on s'attend à la silhouette que vous traînez avec vous. Le jeune homme était certain qu'il lui faudrait un certain temps pour ne pas se mettre sur la défensive chaque fois qu'il verrait son reflet. Enfin, au bout d'un temps qui lui sembla interminable, les deux chercheurs conclurent qu'il n'y avait aucune anomalie, et que le corps hôte répondait parfaitement aux impulsions de son cerveau. Il n'avait fait aucune heure d'exercice auparavant, et bien que cela semblait déranger quelques peu les scientifiques, il sut que cela n'avait pas de réelles conséquences, sinon qu'il devrait s'entraîner plus dur pour s'habituer à ce nouveau corps. Il se releva, et réalisa alors enfin à quel point les humains paraissaient insignifiants. Lentement il entreprit de faire des gestes simples afin d'habituer ses nerfs à réagir aux demandes qu'il leur envoyait.

-Nous avons fini nos examens, vous pouvez maintenant sortir dans la cour d'entraînement. Nous vous conseillons de prendre le temps de faire connaissance avec votre nouveau corps; cela implique d'éviter de faire des efforts physiques comme courir, sauter... Vous m'avez compris.

Logan avait écouté d'une oreille distraite le scientifique lui expliquer ce qu'il devait considérer comme un guide de démarrage des avatars. Il le suivait juste, toujours plus curieux de découvrir une expérience comme il n'en avait jamais osé même rêver. Sa queue pendouillant mollement derrière son dos était secouée de temps à autres de petits soubresauts, ce qui intriguait beaucoup plus le membre des unités spéciales que les beaux discours du chercheur. Celui-ci lui fournit un bagage contenant une tenue vestimentaire adaptée à la morphologie des avatars, que Logan enfila sans se faire prier. Il ne put s'empêcher de se faire la réflexion qu'il n'agissait pas comme à son habitude, et que les protocoles était bien plus important que la présence d'un "membre" supplémentaire -ici la longue queue qu'il tentait de contrôler sans succès- et il se promit de bien rester conscient de qui il était et quelle était sa mission dans les mois à venir. Enfin, une fois arrivé au bout de l'unique couloir, le scientifique lui annonça de sa voix déformée par le masque qu'il portait:

-Nous y voilà, tâchez d'éviter les ennuis. De toute manière vous êtes surveillé donc inutile de vous attirer des problèmes sans raison.

Logan n'avait que faire des sermons du chercheur; qui était il pour considérer le "professionnel" qu'il était comme un enfant avec un nouveau jouet? Il avança de quelques pas, et traversa l'encadrement de la porte de sécurité pour être éclaboussé par une vive lumière. Il cligna des yeux plusieurs fois pour s'habituer à la luminosité et se retourna vers la porte qu'il venait de traverser, où se tenait toujours l'homme en blouse.

-Je pense que vais pouvoir y arriver seul maintenant.

Le biologiste le fixa un instant, puis prit congé en refermant la porte. Logan entreprit alors d'examiner son corps, et fut étonné de la capacité musculaire que renfermait chacun de ses membres. Ainsi il commença à marcher, d'abord lentement et maladroitement, puis d'un pas toujours plus assuré. S'il avait toujours eu des facilités à entraîner son autre corps à n'importe quel mouvement, pourquoi en serait-ce différent avec l'avatar? D'autres avatar s'entraînaient aux multiples parcours qu'offrait le terrain d'entraînement, et le nouvel avatar en profita pour apprendre en visualisant. Il resta ainsi plusieurs dizaines de minutes à regarder les autres membres du projet avatar bondir, courir, chacun plus ou moins agile. S'il voulait pouvoir compléter à bien sa mission, il savait qu'il devait apprendre à contrôler son nouveau corps. Son visage reflétait son expression sérieuse alors qu'il commença à courir.

Villageois Omaticaya

Je vole. Oui c’est bien ce que je fais ; je vole, dans les airs, très haut dans les airs. Je suis dans les branches à la cime des arbres les plus hauts qui ne sont pas les Arbres-mères. Mon Ikran est autour, à me regarder faire mes prouesses seul. Je saute dans les branches de l’arbre voisin, remonte au sommet et saute de nouveau un autre plus loin. C’est ainsi que débute ma journée, ayant laissé Trudy de son côté un peu, pour aller m’amuser. Ici, sur Pandora, tout est question de vie ou de mort, pour être un bon chasseur, il ne faut pas avoir peur de voir la mort de près, les hauteurs sont des illusions.

Je m’élance de nouveau, atterris dans un tas de branches qui se mirent à casser les unes après les autres. L’arbre est sec… Dans ma descente inattendue je tente de m’approcher du tronc. À coup à coté, parmi les éclats des branches qui se brisaient sous moi, je pose rapidement mes pieds sur le centre de l’arbre et puis me propulse hors de celui-ci. Je suis toujours assez élevé dans les airs… mais entre deux arbres, au dessus du vide d’où l’on peut voir le sol s’approcher. Je m’approche tout de même de lianes grâce à mon élan. Je réussi à en attraper une qui se mit à arracher sous la force du poids et de la vitesse. J’attrape alors une deuxième que j’échappe une première fois avant de la tenir ferme et arrêter ma chute.

Je balance au dessus du sol, peut-être plus d’une vingtaine de mètres me sépare de celui-ci. Les bras tendus en l’air pour me tenir je souris le cœur battant, les veines bombées. Mon Ikran fait son apparition au travers du feuillage et vient me chercher, m’ayant probablement vu dégringoler…

Revenu au dessus des arbres, sur le dos de mon majestueux Ikran, je constate plusieurs éraflures, mais rien de grave. De toute façon, pensais-je, je cour après ça en voulant faire des acrobaties. On vole vers la maison de feuille. Je ris de nouveau à ce qu’il vient de se passer…

Rendu à l’Arbre-Maison, je laisse mon Ikran pour le moment. Je marche vers une section un peu à part de cette intérieur géant, là où sont quelques feuilles médicinales. J’en frotte une ou deux ici et là, juste pour dire et puis je sors. « La vie continue… » Je m’assois sur une racine, dehors de l’Arbre-Maison. Je regarde au loin et me demande ce que je pourrais faire du restant de ma journée qui ne jouerait pas trop avec la mort… !

Il me vient alors l’idée de faire un tour à la base humaine, pourquoi pas ? Il y a un moment que je n’y suis pas allé et alors voir des nouveaux Avatars ça pourrait être drôle. Cela fait changement aussi d’aller cueillir, chasser ou encore rester à rien faire en ces lieux. « Moi, je vais chasser ! Chasser l’Avatar ! ». Étant déjà dehors, je ne fais que me lever et avance quelques pas. Ma chute n’était pas vraiment douloureuse, mais je ne me sens pas dans la meilleure forme. Je regarde autour, voire s’il n’y aurait pas un Equidius quelque part. N’en voyant pas, je vais en chercher un dans un petit endroit non-loin de l’Arbre-Maison où il y a le nécessaire pour des animaux de ce genre.

Je fais tsaheylu avec un de ceux-ci, attend un peu, le temps de bien sentir sa présence, de bien lui montrer qu’on le respecte et tout. Je prends donc mon élan vers la base. Les six pattes galopantes de vive allure, j’approche de l’orée de la forêt qui délimite le contour de la base, de… la coupe à blanc d’une zone entière… Je fais le tour tranquillement, à une marche modérée. Je suis en avant des arbres, du côté vide et je fais le tour. Comme à chaque fois ou presque que je suis passé ici, des Avatars s’entrainent dans leur parc.

Je reste assis sur mon Equidius debout pendant au moins cinq longues minutes à les regarder bouger et sauter. Après ces cinq minutes, je me demande si je devrais aller faire un tour… Mais mon sens de l’exploration, d’essayer, de ne pas avoir peur… me dit d’y aller. J’avance lentement d’une marche ordinaire, toujours sur mon Equidius, vers les modules d’entrainement. J’ai le temps de me rendre entre les modules et les arbres de la forêt avant que quelques Avatars constatent ma présence… Il n’en fut pas long que le mot se passe et bientôt tous remarquait mon arriver. J’allais dire quoi ? J’arrive enfin près des modules et des Avatars. Je les regarde autant qu’eux me regardent. Parmi ceux-ci se trouvait nombreux nouveaux, mais un ou deux visages me semblaient déjà-vu. Je suis déjà venu dans le passé m’amuser avec quelques-uns. Un des Avatars que je pensais connaître me dit alors un bonjour, chose qui fallait bien se douter ; qu’un d’entre eux disent bonjour.

-Kaltxì, à vous tous.

Un bonjour à eux tous. Je ne savais pas quoi faire vraiment pour le moment, mais je doute un peu de ce que je suis venu faire… m’amuser.